En Haute-Garonne, des unités spécialisées sont prêtes à intervenir en complément des secours d'urgence traditionnels, lorsque la situation l’impose.
Elles sont composées de sapeurs-pompiers formés et entraînés à faire face aux risques particuliers du département.
Le SDIS peut notamment compter sur des unités spécialisées, dotées de matériels adaptés et de personnels formés et équipés dans les domaines suivants :
- Risques technologiques ;
- Reconnaissance et intervention en milieu périlleux ;
- Secours nautique ;
- Recherche et localisation ;
- Feux de forêts.
Les risques technologiques
L’équipe risques chimiques et biologiques (RCH)
Accident industriel, accident de transport de matières dangereuses, émanation de fumées toxiques… La spécialité RCH assure les missions face aux risques chimiques, biologiques, antipollution et décontamination :
- Mise en œuvre d’un périmètre de sécurité adapté au sinistre et à la délimitation des zones de danger et de sécurité ;
- Suivi de l’évolution d’un sinistre mettant en jeu des produits chimiques polluants ;
- Mise en sécurité et apport de premiers soins aux victimes en zone de danger ;
- Colmatage et endigage de fortune de fuites de produits ;
- Engagement en zone d’exclusion de binômes équipés en scaphandres antigaz ;
- Décontamination d’urgence pour les personnels de secours engagés non protégés et pour les victimes.
Une cellule de décontamination NRBCe vient compléter ce dispositif en cas d’accident technologique ou d’acte terroriste impliquant des agents nucléaires, radioactifs, biologiques, chimiques ou explosifs. Cette unité mobilisable rapidement, permet d’assurer une décontamination de masse. Elle peut être mise en œuvre en moins d’une demi-heure, une fois arrivée sur place. Le SDIS 31 est chargé de l’entretien et de la maintenance de la cellule. Même si la probabilité qu’elle soit un jour utilisée reste faible, elle devra être opérationnelle à 100 % le jour J.
En Haute-Garonne, la spécialité RCH existe depuis plus de 25 ans et représente une soixantaine d’interventions par an, soit plus d’une opération par semaine. 160 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires exercent cette spécialité dans notre département.
Les risques radiologiques (RAD)
La cellule mobile d’intervention radiologique (CMIR) intervient pour tout incident ou accident impliquant des matières radioactives. À ce titre, elle assure principalement les missions suivantes :
- Mesure et / ou évaluation de la dose reçue par toute personne victime d’une irradiation ;
- Protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les risques d’irradiation et de contamination ;
- Recherche, localisation, identification et, si possible, confinement du ou des radioéléments impliqués ;
- Décontamination succincte de personnes et / ou de matériel ;
- Missions de soutien de techniciens spécialisés (CEA, IRSN, ANDRA…).
Reconnaissance et intervention en milieu périlleux
Le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP)
Les équipes du GRIMP sont formées et entraînées pour intervenir sur tous les sites d’accès difficiles en milieu naturel ou urbain : falaises, ravins, bâtiments industriels, monuments historiques, pylônes électriques, sommets de grues, barrages… Sont exclues du champ d’action du GRIMP, les opérations relevant du secours en montagne, du secours spéléo et les opérations réalisables avec le lot de sauvetage et de protection contre les chutes (matériel léger et résistant qui permet d’évacuer une victime).
En Haute-Garonne, le GRIMP compte 60 sapeurs-pompiers. Ils assurent une trentaine d’interventions chaque année, dont les deux tiers sur le nord du département.
Le secours en montagne (SMO)
En Haute-Garonne, les spécialistes du secours en montagne interviennent uniquement sur le sud du département, dans les massifs des Pyrénées centrales. Au nombre de trente, ces agents sont répartis sur les quatre centres de Bagnères-de-Luchon, Saint-Béat Marignac, Aspet et Salies-du-Salat. Ils assurent le sauvetage et le secours des victimes en montagne, en été comme en hiver, en collaboration avec les autres services de secours (CRS, gendarmerie, SAMU).
Le secours en canyon (CAN)
Rattachée au GRIMP et au SMO, cette équipe spécialisée est sollicitée lors d'interventions en canyon dont l'accès est difficile mais aussi lorsque les conditions de déplacement, en eaux vives ou en zones inondées, s’avèrent particulièrement délicates.
L’intervention en site souterrain (ISS)
Également rattachés au GRIMP, ces 18 spécialistes effectuent des reconnaissances et des interventions en sites souterrains : cavités souterraines naturelles ou artificielles, qu’elles soient noyées ou à l’air libre.
Le risque spéléo est concentré dans les Pyrénées et plus particulièrement sur la Coume Ouarnède, dans le massif d’Arbas. Ce réseau souterrain, également appelé Félix Trombe, est le plus long de France avec 117 km de galeries et 54 entrées. Son dénivelé global important (1 000 m) et ses nombreuses entrées en font une cavité complexe.
Le secours nautique
Les sauveteurs de surface (SAV)
Les nageurs sauveteurs aquatiques réalisent des sauvetages de personnes en difficulté en surface, en eaux intérieures. Ils peuvent également être amenés à exercer les missions suivantes :
- Sauvetage en eaux vives ;
- Conduite d’une embarcation ;
- Réalisation d’un sauvetage par hélicoptère.
Le secours subaquatique (SAL)
En Haute-Garonne, les plongeurs sapeurs-pompiers, également appelés scaphandriers autonomes légers (SAL), interviennent en milieu subaquatique ou hyperbare à une profondeur maximale de 60 m (en fonction de leurs qualifications et habilitations). Ils assurent des missions de :
- Reconnaissance ;
- Sauvetage et assistance ;
- Travaux subaquatiques d'urgence ;
- Traitement des pollutions et protection de l'environnement ;
- Prompts secours en milieu hyperbare ;
- Sécurité des interventions en site aquatique ;
- Recherches diverses.
Les travaux subaquatiques d'urgence, qui entrent dans le cadre des missions des scaphandriers, ont pour but :
- Le dégagement d'une voie navigable, fluviale ou maritime ;
- Le repêchage ou le renflouement de véhicules ou engins divers ;
- L'enlèvement ou la destruction d'obstacles immergés.
Les unités de sauvetage, d'appui et de recherche (USAR)
Les interventions en milieux effondrés ou instables appellent à toujours plus de technicité de la part des sapeurs-pompiers. Aussi, l’appellation des unités pour « sauvetage déblaiement » (SD) a laissé sa place à celles des « unités de sauvetage, d’appui et de recherche » (USAR).
L’équipe USAR de la Haute-Garonne compte une centaine de spécialistes, dont certains ont la qualification « risques bâtimentaires ». Ils interviennent en appui et en renfort des moyens sapeurs-pompiers dits « traditionnels », principalement dans les cas suivants :
- La recherche et le sauvetage de personnes en milieu urbain à la suite d’accident (effondrement de bâtiments, accidents du travail, …) ;
- Les catastrophes naturelles (séismes, tornades, tempêtes, inondations, glissements de terrains, …) ;
- Les accidents technologiques (explosions…) ;
- Le sauvetage et la mise en sécurité d’animaux lourds ;
- Les manœuvres de forces, percement, désincarcération lourde (poids lourds, avion, tramway, bus…).
Le savoir-faire des unités USAR les amène à travailler avec d’autres départements en manœuvre ou en renfort.
Ces unités travaillent conjointement avec d’autres équipes spécialisées du SDIS, notamment avec les équipes cynotechniques.
L’équipe cynotechnique (CYN)
Le SDIS 31 compte des équipes cynotechniques. Leur mission première : localiser au plus vite les victimes ensevelies (décombres, effondrement, éboulement…).
Une équipe se compose d’un conducteur cynotechnique (sapeur-pompier) et d’un chien. Tous deux doivent suivre une formation et un entraînement spécifique. L’équipe cynotechnique est opérationnelle si à la fois le conducteur et le chien ont validé leurs capacités.
Les membres du groupe cynotechnique sont propriétaires de leur chien et vivent au quotidien avec leur animal. Ils forment un véritable binôme.
L'unité risques animaliers (URAN)
Cette équipe dédiée aux risques animaliers a pour objectif d'améliorer la prise en charge des animaux et d'assurer la sécurité des sapeurs-pompiers lors des interventions de sauvetage et de capture d'animaux.
Les feux de forêts (FDF)
La spécialité a pour but de lutter contre les feux de forêts, terme qui englobe les feux de formations forestières (formations végétales, organisées ou spontanées, dominées par des arbres et des arbustes d’âges divers et de densité variable) et subforestières (formations végétales basses composées d’arbres feuillus et de broussailles.) Les feux de forêts évoluent très rapidement et requièrent de grandes capacités d’adaptation. Le comportement du feu dépend de multiples éléments : conditions météorologiques, vitesse et sens du vent, type de relief, végétation… Dans tous les cas, les équipes feux de forêts doivent intervenir au plus vite afin de circonscrire le sinistre.
Notre département est moins exposé que l’ensemble du pourtour méditerranéen. Plus de 400 sapeurs-pompiers de la Haute-Garonne sont néanmoins formés et sensibilisés aux dangers des feux de forêts.
L’équipe « feux de forêts » est complétée par 15 agents formés au « brûlage dirigé ». Cette équipe de « brûlage dirigé » a deux missions :
- Une mission de feu tactique. Le commandant des opérations de secours peut pour les nécessités de la lutte contre l’incendie, recourir à des feux tactiques (contre feu et brûlage tactique).
- Une mission de brûlage dirigé. Dans le cadre de la défense de la forêt contre l’incendie (DFCI), cette équipe réalise du brûlage dirigé. C’est la destruction par le feu des herbes, broussailles, rémanents de coupe qui peuvent favoriser la propagation des incendies.
Le groupe d’exploration longue durée (GELD)
Le groupe d’exploration longue durée (GELD) est opérationnel au service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Haute-Garonne depuis le 7 mars 2016. Il est composé de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, sélectionnés et spécialement entraînés pour intervenir, en complément des moyens opérationnels courants, sur les feux en milieu clos tels que les feux de caves, de parkings souterrains, de galeries techniques et de tunnels.
Ils renforcent par leur présence la sécurité des intervenants sur ces missions en remplissant la fonction du sauvetage des sauveteurs.
Le GELD est constitué de 55 équipiers et 12 chefs d’unité des centres d'incendie et de secours de Toulouse Vion, Toulouse Lougnon, Ramonville-Saint-Agne-Buchens, Rouffiac-Tolosan, Colomiers, Muret Massat.
Une unité opérationnelle du GELD est constituée de 2 chefs d'unité et de 6 équipiers.
Le centre d'incendie et de secours de Rouffiac-Tolosan est le centre support de ce groupe.
Le GELD est équipé d'un véhicule (VGELD) basé au centre d'incendie de secours de Rouffiac-Tolosan. Il transporte des matériels spécifiques comme des appareils respiratoires isolants de grande autonomie, des caméras thermiques, des moyens de communications, et des lignes guides pour des reconnaissances de longues distances.
Le groupe d'extraction (GREX)
La notion de GREX a été introduite par une note de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Ces événements ont mis en évidence la problématique de l'extraction de victimes dans des zones exposées à un risque terroriste. En Haute-Garonne, le GREX a été mis en place en 2017 et était composée, en 2022, de 79 sapeurs-pompiers.
Le GREX est le premier maillon des secours en cas d’attentat. L’objectif consiste en une intervention brève et rapide des sapeurs-pompiers, ces derniers devant extraire les victimes de la zone menacée au plus vite tout en étant protégés par les forces de l’ordre et leur équipement adapté à la situation.
En cas d’attaque terroriste, les sapeurs-pompiers évoluent en zone contrôlée, définie par le commandant des opérations d’intervention spécialisée (RAID, GIGN) en lien avec un officier de liaison, en empruntant des corridors d’extraction qui sont délimités, reconnus et tenus par les forces de l’ordre. La prise en charge des victimes se fait avec des moyens limités permettant uniquement d’assurer le maintien en condition de survie de la victime (méthode « damage control ») durant l’extraction, et ce afin de limiter le temps de présence en zone au strict nécessaire. Cette mission d’extraction n’est réalisée que sous la protection et le commandement des unités de police et de gendarmerie spécifiquement formées (BAC Sabre, PSIG Sabre, compagnie de sécurisation et d’intervention, éventuellement forces Sentinelle).
Les sapeurs-pompiers sont dotés d’équipements de protection balistique (gilets porte-plaque assurant une protection contre les armes de guerre, casque balistique équipé d'une bulle de protection faciale) et de pochettes de cuisses contenant le matériel d’autosecours (garrot tourniquet, pansement hémostatique d’urgence et bande de compression) et le matériel « damage control ».
Pour assurer ses missions, le GREX dispose de brancards semi-rigides spécifiques aux missions d’extraction et de portoirs souples.
Une unité GREX complète comprend un officier de liaison, deux chefs d’unité (sous-officiers spécialisés), un médecin, un infirmier et six équipiers. Chacun des membres de cette unité est rompu aux techniques de tri de blessés, au contrôle des hémorragies et aux techniques de conditionnement et brancardage rapide (extraction) en lien permanent avec les forces de l’ordre via l’officier de liaison.
Prioritairement, les chefs d’unité évaluent la situation et organisent l’équipe, le médecin et l’infirmier évaluent la gravité des lésions pour prioriser les actions et complètent les prises en charge dès que possible avec des gestes médicaux plus complexes. Les équipiers repèrent et prennent en charge les détresses vitales des victimes avec des techniques et du matériel spécifique. Ils conditionnent les victimes et les extraient le plus rapidement possible de la zone dangereuse.
Les membres du GREX assurent également un soutien sanitaire de première intention aux gendarmes et policiers en cas de blessure.
Dernière mise à jour le 17 décembre 2024