Le médecin colonel Thierry Dulion répond à nos questions.
Fin 2020, le SDIS de la HauteGaronne a nommé un nouveau médecin-chef pour succéder au médecin colonel Georges Siksik. Il s’agit du médecin colonel Thierry Dulion qui a pris ses fonctions de chef du pôle santé et bien-être en activité dès le 23 novembre 2020. Dans une interview, ce dernier nous présente son parcours de formation, sa carrière chez les sapeurs-pompiers et ses projets au sein de notre établissement.
Mon colonel, vous venez de prendre vos fonctions de médecin-chef du SDIS, pouvez-vous présenter votre parcours de formation et votre carrière ?
À la fois toulousain et saint martoryen d’origine, je débute des études médicales à la faculté de Toulouse Purpan en 1981 et je les termine avec la soutenance d’une thèse en médecine générale puisqu’à l’époque la médecine d’urgence n’est pas encore une véritable spécialité. C’est pourtant cette activité qui m’attire le plus vers la fin de mes études et je concrétise ce choix lors de mon service national que j’effectue au sein du service médical du 1er groupement de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris en volontariat service long de vingt mois. J’y apprends la rigueur d’une spécialité exigeante sur le plan des connaissances théoriques comme sur celui de la réactivité et de l’engagement sur le terrain. J’y découvre l’esprit d’équipe et de camaraderie tout en intégrant le monde des sapeurs-pompiers et de ses valeurs. Je la poursuis ensuite pendant plusieurs années comme médecin convoyeur du SAMU 31 puis comme médecin urgentiste des marins-pompiers de Marseille, période pendant laquelle je passe l’instructorat de secourisme au centre de formation de Valabre.
C’est en 2000 que je débute une nouvelle carrière de médecin de sapeurs-pompiers contractuel puis professionnel au sein du SDIS de l’Aude. Durant cette période, je me spécialise en médecine du travail et prévention des risques professionnels. En 2008, je rejoins le SSSM de la Haute-Garonne d’abord comme médecin de groupement chargé des opérations et de la formation ainsi que du groupement territorial nord-est ; et en 2018, je suis nommé médecin-chef adjoint.
Donc, vous avez fait la plus grande partie de votre carrière comme médecin de sapeurs-pompiers ; qu'est-ce qui vous a attiré dans cette profession ?
Même si bien évidemment, l’exercice de la médecine reste basé sur le rapport singulier et individualisé entre une personne - qu’elle soit patiente, victime ou collègue - et le médecin qui la prend en charge, j’ai toujours préféré un mode intégré dans une équipe.
En fait, je connaissais déjà les sapeurs-pompiers car ce sont eux qui m’ont formé au secourisme dans mes années de lycée et c’est toujours avec une certaine émotion que je revois l’amphithéâtre du CIS de Toulouse-Vion dans lequel j’ai passé ma mention « ranimation » en 1982. Mais c’est surtout un monde que j’ai découvert pendant mes années d’urgentiste. Ce qui m’a attiré et vraiment plu, c’est ce travail en équipe et sur le terrain avec l’intégration du médecin dans un collectif pluridisciplinaire où chacun à un rôle qui nécessite compétence et une certaine discipline, c’est aussi ce sentiment de dévouement à la victime et la confiance réciproque entre collègues y compris dans des moments parfois difficiles.
En tant que médecin-chef du SDIS 31, pouvez-vous déjà nous donner les grandes lignes de vos projets ?
Au-delà des missions réglementaires des SSSM prescrites par le CGCT, je compte bien évidemment mettre en œuvre la politique de santé définie par notre gouvernance. D’ailleurs, notre réorganisation sous la forme d’un pôle spécifique – sous la direction de mon prédécesseur, le médecin colonel Georges Siksik - montre bien l’intérêt que nos responsables portent aux multiples enjeux des domaines de la santé. Plus concrètement, c’est l’ambition de faire grandir une démarche de santé en service déjà initiée et qui va bien au-delà d’une vision centrée sur l’aptitude trop restrictive. Ainsi, la prévention primaire et secondaire qu’elle soit individuelle ou collective, mise en œuvre dans le service ou sur le terrain, trouvera toute sa place dans le développement du pôle que ce soit - par exemple - par le biais du maintien de la condition physique, du soutien aux opérations ou de l’accompagnement psycho-médico-social des agents. Bien sûr, la participation du pôle aux missions de secours restera une priorité dans les actions de soins comme dans l’acquisition et le maintien des compétences des équipages et des membres du SSSM mais aussi dans le soutien technique et logistique. Les échanges avec les autres collègues sapeurs-pompiers et PATS comme les multiples partenariats engagés seront aussi j’en suis sûr une voie de progression pour faire pleinement contribuer le pôle santé aux évolutions ambitieuses de notre établissement.
Pour tout ça, je sais compter sur une équipe que je connais et qui me connaît, riche de ses personnalités et de compétences multiples et qui a déjà largement prouvé – la gestion de la crise de la CoViD -19 en est un exemple - son sens de l’écoute, ses capacités d’adaptation et une totale et très efficace implication au profit des agents du SDIS et des victimes.
Date de publication mercredi 01 janvier 2021